Neuvième de dominante majeure

C'est l'accord de cinq sons placé sur le Ve degré de la gamme majeure. Les renversements n'ont pas reçu de noms particuliers.

Position

La neuvième doit toujours être entendue au-dessus de la fondamentale, à distance de neuvième au moins, et au-dessus de la sensible. C'est pourquoi le quatrième renversement n'est habituellement pas utilisé (en harmonie classique). Note : Dupré, dans son Cours d’harmonie analytique, n’impose pas cette restriction. Elle est néanmoins fort utile pour ne pas rendre l’audition intérieure trop complexe, au début.

A l'état fondamental, on peut admettre que la neuvième soit placée au-dessous de la sensible si une de ces deux notes est préparée (note : peu fréquent).

Chiffrages

Dans les deux derniers renversements, l'ordre spécial des chiffres rappelle la place obligatoire de la 9e : au-dessus de la sensible.

Suppressions

A quatre parties, on supprime la quinte. Dans le second renversement (quinte à la basse) on est donc obligé de supprimer la septième plutôt que de supprimer la fondamentale.

Note: les 9e de dominante sans fondamentale font l'objet d'un chapitre distinct.

Préparation et résolution

La neuvième de dominante n'a pas à être préparée.

La résolution est comparable à celle de la septième de dominante : trois notes ont un mouvement obligé : la sensible, la septième et la neuvième (voir exemples précédents).

Dans sa résolution naturelle, la neuvième descend conjointement, mais elle peut très souvent avoir une résolution anticipée (avant la fin de l'accord de dominante) en devenant l'octave de la fondamentale, l'accord se réduisant à une septième de dominante.

Toutes les autres résolutions sont dites exceptionnelles: la neuvième peut alors rester en place, ou monter conjointement :

Échanges

Avant de se résoudre, la neuvième peut être échangée contre une autre note de l'accord.

Mouvements directs aboutissant à une neuvième de dominante

À l'état fondamental, il vaut mieux qu'une partie soit conjointe, ou que la neuvième soit entendue dans l'accord précédent. Dans les renversements, il faut éviter cette arrivée directe.



Basses données : Henri Challan, 380 basses et chants donnés, recueil 5a, exercices 211 et suivants. Si le temps alloué par les programmes ne permet pas d'approfondir chaque incarnation des accords de neuvièmes, il faut au moins exécuter un ou deux exercices de chaque sorte. Note concernant des coquilles : exercice 215, 3e ligne, mesure 2, premier temps, pas de bécarre devant le 6. Ligne 4, mesure 1, pas de bécarre devant les 5.

Chants donnés : Henri Challan, 380 basses et chants donnés, recueil 5a, exercices 217 et suivants.



Neuvième de dominante majeure sans fondamentale

Position

Comme dans l'accord avec fondamentale, la note de neuvième doit être entendue au-dessus de la sensible. Le dernier renversement fait forcément exception à la règle puisque la note de 9e se trouve à la basse. Mais en sorte de compensation, cette note doit être préparée.

Chiffrages

Résolution (particularités)

Dans l'enchaînement de l'accord de quinte et sixte sensible avec l'accord de sixte, la septième monte conjointement (même principe que dans le cas de +6 suivi de 6).

Résolution mutuelle: dans le dernier renversement, si la neuvième fait une résolution anticipée sur la fondamentale, on peut admettre que la septième monte conjointement sur la doublure de cette fondamentale.



Basses données : Henri Challan, 380 basses et chants donnés, recueil 5a, exercices 229 et suivants.

Chants donnés : Henri Challan, 380 basses et chants donnés, recueil 5a, exercices 235 et suivants.

Neuvième de dominante mineure

C'est l'accord de 5 sons placé sur le Ve degré de la gamme mineure.

Position

La note de neuvième doit toujours être entendue au-dessus de la fondamentale, à distance de 9e au moins, mais il n'est pas nécessaire qu'elle soit au-dessus de la sensible.

Chiffrages

État fondamental : le chiffre 9 peut être précédé d'un bémol ou d'un bécarre, si cette précision est nécessaire. Remarquer, dans les deux derniers renversements, que les chiffres sont disposés verticalement dans l'ordre décroissant, contrairement à ceux de la 9e de dominante majeure (comparez).

Préparation, résolution, échanges

Mêmes remarques que chez la 9e de dominante majeure.

Voir également la page des modulations, sous-titres Fausses relations, "mode mineur mélodique".



Basses données : Henri Challan, 380 basses et chants donnés, recueil 5a, exercices 223 et suivants.

Neuvième de dominante mineure sans fondamentale

C'est un accord formé de 3 tierces mineures superposées, placé sur la sensible du mode mineur. Il s'agit de la 7e diminuée et de ses renversements.

Position

Les renversements ont des sonorités similaires : il n'y a aucune obligation dans la position des notes.

Chiffrages

Échanges

On échange souvent la neuvième contre la septième en passant par la note intermédiaire :

Résolution mutuelle

Comme on l'a vu dans le dernier renversement de la 9e de dominante majeure sans fondamentale (voir particularités) mais ici de manière plus fréquente, la note de 7e peut monter conjointement sur la fondamentale, alors que la note de 9e se résout normalement sur la doublure de cette même note. Ceci peut se produire :

1) Dans le deuxième renversement en cas de résolution naturelle (analogie avec +6 6) :

2) Dans le dernier renversement en cas de résolution anticipée, comme si on se dirigeait vers un échange :

Quintes consécutives permises

Les quintes suivantes sont admises dans l'enchaînement triton et tierce mineure (septième à la basse) suivi de sixte, mais seulement entre le ténor et l'alto :




Basses données : Henri Challan, 380 basses et chants donnés, recueil 6a (ensemble des accords), exercices 241 et suivants.

Chants donnés : Henri Challan, 380 basses et chants donnés, recueil 6a (ensemble des accords), exercices 251 et suivants.




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